Texte de Michel Deutsch, photographies d’Antoine Versluys.

« Amis ! c’est donc Rouen, la ville aux vieilles rues, aux vieilles tours, débris des races disparues, la ville aux cent clochers carillonnant dans l’air. » … Voici comment Victor Hugo qualifie la capitale normande en 1831. Rouen, qui fut au XVIe siècle la deuxième ville de France, bénéficie en effet d’un patrimoine exceptionnel : celui des chefs-d’œuvre architecturaux du gothique, de la Renaissance, des hôtels particuliers de l’époque classique…Un patrimoine ancien : Rouen qui fut une ville importante à l’époque romaine sous le nom de Rotomagus, évêché dès le IIIe siècle, fut au Moyen Age une ville drapière et un port commercial et militaire. Favorisée par les Plantagênet, la ville fut prise pendant la guerre de Cent Ans, en 1419 par Henri V Lancastre et les Anglais la quittèrent en 1449. De ce très riche passé, (même s’il n’y a plus aujourd’hui cent clochers…) demeure une grande abondance de monuments – à commencer par la légendaire cathédrale – qui ont fait tout l’intérêt de notre week-end national CASA 2023, qui a commencé le samedi 25 mars.

Maisons à colombages avec une tour de la façade de la cathédrale en arrière-plan

C’est pourquoi, guides expérimentés et futurs guides, pour cette visite qui a vocation à nous permettre à la fois de nous connaître et de former nos nouveaux confrères, nous sommes arrivés nombreux aux environs de 13h00 à la gare de Rouen. Après avoir posé les bagages dans les voitures de quelques-uns, nous nous sommes répartis en équipes pour plonger dans un jeu de piste, organisé par Clotilde et Christelle, qui a mené les groupes vers différents points d’intérêt comme, par exemple pour notre groupe, le donjon de Philippe Auguste, aujourd’hui appelé Tour Jeanne d’Arc, car l’héroïne y fut emprisonnée, ou l’église Saint-Godard où l’on peut admirer des vitraux Renaissance, pour notre groupe.

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le point focal de notre visite, la fameuse cathédrale Notre-Dame, peinte trente fois, par Claude Monet, et absolument remarquable par sa façade gothique entièrement sculptée, l’élan de ses tours, la hauteur (151m) de sa tour-lanterne –reconstruite au XIXe siècle après avoir été frappée par la foudre en 1822 – qui en a fait pendant quelques décennies la plus haute église du monde, avant d’être dépassée par la cathédrale de Cologne.

Détails de la façade de la cathédrale

Pendant les deux heures qui ont suivi nous avons visité la cathédrale. La façade ouest est encadrée par la tour Saint-Romain, la partie la plus ancienne, datant du XIIe siècle, et par la tour de Beurre de la fin du XVe siècle. Sur la tour Saint-Romain, un portail supporte le tympan de l’arbre de Jessé (qui représente l’arbre généalogique de Jésus) mutilé lors des guerres de Religion. À l’entrée, au pied de la tour Saint-Romain, dans l’endroit le plus ancien de la cathédrale, se trouve le baptistère flanqué des statues d’Adam et Ève.

Escalier se trouvant dans la cathédrale

Les dimensions de la cathédrale sont impressionnantes : l’élévation de la nef est à quatre niveaux, et les collatéraux sont ornés de nombreuses chapelles.

Dans le chœur qui, lui, est à trois niveaux, se trouve la magnifique chapelle de la Vierge, datant du XIIIe siècle. À l’intérieur de celle-ci, nous avons pu voir la statue de Diane de Poitiers près du tombeau de son mari, Louis de Brézé, ainsi que le tombeau des cardinaux d’Amboise, les uns et les autres datant de la Renaissance. Dans le transept nord, nous avons pu admirer un tableau du XVIIIe siècle, représentant la reine Marie Leczinska.

Nous sommes allés ensuite à l’auberge de jeunesse, où, après installation, nous avons pris un excellent dîner, avant de nous retrouver pour nous présenter les uns aux autres puis jouer à des jeux de mimes.

Le lendemain, nous sommes allés à la messe à la cathédrale. La fine pluie et le claquement des bourrasques de vent se mêlant au son des cloches de Rouen créaient une ambiance fantastique. La messe était émouvante, avec la lecture de la résurrection de Lazare. Les chants grégoriens du chœur s’élevaient jusqu’au sommet de la tour-lanterne, à la croisée du transept.

Après un pique-nique, que la pluie n’a pas empêché d’être joyeux, nous sommes partis vers le musée des Beaux-Arts, où les époques se mêlaient et se répondaient, de la maquette du Panthéon de Rome aux tableaux de Claude Monet, en passant par les tableaux du XIXe siècle à la gloire de Jeanne d’Arc.

Visite du musée des Beaux-Arts

Avant la partie libre de la visite, Jean Vandamme nous a présenté le tableau du Caravage La flagellation du Christ à la colonne, qui fait partie du patrimoine du musée, et nous a ensuite présenté les reproductions d’autres tableaux du même peintre.

Enfin, nous nous sommes dit au revoir à la gare, en attendant le prochain week-end, et en nous préparant aux inscriptions pour les communautés d’été.

Tags:

Pas encore de commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Translate »