Texte et photographies de Jacques Collignon.

Photographie de Notre-Dame : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Notre-Dame_de_Paris_2013-07-24.jpg

La beauté d’une visite de Notre-Dame de Paris est qu’il s’y cache une Rencontre…

Voici quelques passages d’une visite où je présente la beauté aux visiteurs.

Je présente ce que l’Abbé Suger a écrit sur la façade de l’Abbatiale de Saint Denis :

« Ce qui rayonne ici au-dedans, la porte dorée vous le présage :  par la beauté sensible, l’âme alourdie s’élève à la véritable beauté, et de la terre où elle gisait engloutie, elle ressuscite au ciel en voyant la lumière de ces splendeurs. »

La recherche de la beauté était au centre de l’œuvre de l’Abbé Suger.

(rapporté par Marie Madeleine Davy dans  « Initiation à la symbolique Romane » page 101 ).

Statue de la Vierge de la cathédrale de Paris

L’intérieur de la Cathédrale

1 – Le pourtour du chœur sud.

Avant de commenter le pourtour du chœur sud dans la cathédrale, je précisais que les scènes des apparitions de Jésus n’étaient pas des scènes de Résurrection.

La Résurrection n’a pas eu de témoins. Je disais que la Résurrection n’était pas un évènement historique ! La mort de Jules César en -49 avant JC, la mort de Jésus de Nazareth au Calvaire, la mort de Louis XVI sont des évènements historiques car ils ont eu lieu et ne se reproduiront pas. Tandis que la Résurrection a eu lieu, sans témoins, et peut se reproduire en chacun de nous. La mort est en nous aussi et elle peut être vaincue si nous accueillons le Ressuscité.

En ce sens, Angélus Silésius écrivait au 17ème siècle : « Jésus pourrait naître mille fois à Bethléem, s’il ne naît en ton cœur, c’est en vain qu’il est né » (Angélus Silésius).

Un cantique exprime cela (Transformation, paroles d’après Benoit XVI aux JMJ de Cologne :

Par amour, oh Jésus,
Tu te donnes tout entier,
Dans cet amour, tu viens me transformer.
Même la mort fait place à la vie,
En moi s’élève ta résurrection.

2 – Présentation de la niche vide

La niche vide du pourtour du chœur sud peut être interprétée en pensant à l’onction à Béthanie. Nous avons comme promesse d’être en Eglise qui est le Corps du Christ. Nous participons symboliquement à la vie du Christ de cette façon, et nous en vivons spirituellement. Dans Matthieu, 26. 6-13 (passage immédiatement avant la Passion), la pécheresse verse du parfum sur la tête et le corps de Jésus. Cette femme pose un acte de reconnaissance. Elle fait sortir du flacon une connaissance nouvelle de celui qu’elle embaume. Le parfum signifie le parfum du corps de Jésus, parfum de Dieu, qui pénètre le corps, entre dans les convives et les change, et diffuse à partir du Corps du Christ. Ceci les introduit dans la sphère de Dieu. Pour être versé sur le corps, le parfum doit s’échapper du flacon. L’union du parfum et du flacon est perdue. Le flacon restera définitivement VIDE !  Ce texte est à méditer dans une dimension pascale. La perte, la mort de Jésus se découvre nécessaire. Les apôtres ont été confrontés au mystère du tombeau VIDE. Ceci inaugure un espace pour l’humanité, celui où elle peut faire mémoire en elle du parfum de Dieu. La niche VIDE nous fait comprendre alors qu’il est bon que le Seigneur nous quitte (le corps a disparu de la création, on ne fait pas de reliques !) et qu’il nous fait participer à son attirance vers le Père, c’est à dire qu’il nous demande de vivre sa sainteté en Eglise, Corps du Christ (c’est le parfum de divinité, et non « l’odeur de sainteté » !).

D’après Cécile Turiot : livre  » Femmes en chemin » page 87 à 93.

3 – Le pourtour du chœur nord.

Le pourtour du chœur nord est une suite de scènes de la vie de Jésus.

La première partie est l’enfance de Jésus, jusqu’à la « bar-mitsvah » et l’épisode où Jésus est au milieu des docteurs de la loi. Les sculptures montrent que Joseph est toujours présent avec Jésus. La fuite en Egypte : Joseph sauve le Sauveur !

Toutes les scènes montrent la paternité humaine de Joseph.

Puis les sculptures montrent Jésus enseignant. Il ne cesse de nous dire Dieu est Père : « Abba, Père » (cf. Marc, 14. 36). C’est la miséricorde de Dieu, Père, Fils, Esprit qui est annoncée par Jésus.

Il y a deux visions de la Paternité exprimées dans ces sculptures. Cette théologie de Dieu Père est signifiée déjà dans le Prophète Osée : Lire Osée, 11.

Détail de la cathédrale de Paris

4 – Présentation des roses.

Voici ce que je disais aux visiteurs sous la rose Sud en présentant la rose Nord :

Le symbolisme de la roue de la fortune

Sur les façades des églises romanes, il y avait au-dessus du porche, une fenêtre ronde, sans vitrail, qui permettait à la lumière d’entrer dans la nef. Les sculptures très symboliques entourant cet oculus étaient soit les évangélistes, soit le mythe de la roue de la fortune. Avant d’être un jeu télévisé, la roue de la fortune était sur les façades des églises.

C’était un mythe ancien (romain). C’était une métaphore de la vie humaine, signifiant les hauts et les bas de l’existence, la fatalité et le destin de chacun, les aléas, le pouvoir, la puissance, la richesse ou la pauvreté qui peuvent apparaître ou disparaître.

Ceci était signe de justice immanente pour les Romains.   « La roue tourne » dit on…

Ce symbole a été utilisé par les Chrétiens comme signe d’humilité demandé pour tous. Aujourd’hui, nous avons le signe des Cendres.

Le symbolisme de la roue

Les progrès de l’architecture et du vitrail font que la roue de la fortune est remplacée par une roue accueillant des vitraux, qui elle-même plus tardivement fera place à la rose, qui sera appelée Rosace.

L’architecture avait trouvé une solution pour que la lumière entre dans les églises.

On est toujours étonné de voir ces immenses verrières.

Elles permettent de raconter une histoire, grâce aux vitraux de petite taille distribués autour d’un personnage central.

Le regard se porte vers le centre où apparaît le personnage thématique du vitrail, dont la gloire et la puissance vont rayonner depuis ce centre.

Les figures qui accompagnent le personnage central sont placées dans des cercles concentriques qui sont d’autant plus proches qu’ils sont importants dans la vie du personnage central et qu’ils donnent plus de sens à son rayonnement.

Transformation symbolique

Il y a eu une transformation de la symbolique architecturale de ces ouvertures de façades. Le symbolisme de la roue tient à la fois à sa disposition rayonnante et au mouvement.

La roue symbolise le temps qui s’écoule.

La roue tient de la perfection suggérée par le cercle (cf. les hosties et les auréoles).

La roue symbolise la nature transitoire des succès terrestres dans la vie profane (sur la circonférence) par opposition à la vie d’union avec Dieu au centre.

La rose est devenue le symbole de l’amour pur et de la fécondité (à la Renaissance). C’est tout naturellement qu’elle accompagne la Vierge Marie.

La rosace est comme un mandala, symbole d’illumination.

L’intériorisation.

Les médaillons décrivent une histoire avec des personnages et des Prophètes de l’Ancien Testament. Le visiteur assimile tous ces fragments et en fait une histoire qui est celle de l’Ancien Testament. Le thème de cette rose est l’attente du Messie.

La teinte est un bleu pâle qui fait penser à un ciel avant l’aube : « Comme un veilleur attend l’aurore » dit le cantique. Lire « le Veilleur » du Père Leclercq en fin de texte.

On perçoit mieux les couleurs en clignant les yeux.

Cette rose est celle du Désir de Dieu qui est en nous.

Lire « Le Dit de Tian-yi » de François Cheng.

Je lisais aussi page 173 de ce livre qui explique que « le véritable réel est vision ». Il est décrit la façon dont la culture chinoise « intériorise » le monde réel. Cela s’applique à la Rose et permet de comprendre l’Universel de la perception de la beauté. Notre approche des mystiques est identique.

Voici ce que je disais aux visiteurs sous la rose Nord en présentant la rose Sud :

« A l’extérieur de la Cathédrale, la lumière n’est que lumière. A l’intérieur de la Cathédrale, elle n’est que beauté. Le vitrail l’a transformée. Et cette beauté nous tombe du ciel, comme la Manne au désert pour le peuple hébreu. Cette beauté serait-elle une nourriture que Dieu nous donne ? Oui la beauté est une nourriture. Elle agit comme le sel dans les aliments : Le sel relève et révèle le goût des aliments et participe à notre nourriture. L’émerveillement est le début d’une quête de sens. La beauté dilate le cœur et le nourrit. La beauté révèle le sens et le goût de la Vie et nourrit notre intériorité. Dans la parabole sur le Royaume de Dieu, (Matthieu, 13. 44-45), l’homme trouve un trésor dans le champ et va acheter le champ pour lui. Mais ce qui donne de la valeur au champ, c’est le Trésor qui y est caché.

Ce qui donne de la valeur à notre vie, c’est le Royaume de Dieu qui y est caché, Présence cachée en chacun de nous. A nous de découvrir et d’entretenir cette Présence. L’Eucharistie est ce sacrement de notre vie spirituelle et la beauté l’accompagne dans cette assimilation du Christ-Eucharistie au plus profond de nous-mêmes. »

Je me tournais vers les visiteurs en leur disant :

« Vous avez la liberté d’accueillir la beauté en vous. Ce n’est pas moi qui vais trouver que la vie est belle à votre place, donner un sens à votre vie, vivre et exister à votre place, aimer à votre place, mourir à votre place…  Tout cela c’est exister et la beauté, comme la Parole de Dieu, vous aide à exister. C’est votre vie intérieure que vous pouvez construire… »

Puis je continuais la visite sur le parvis où je présentais la sculpture de Job (voir ci-dessous). Je ne fais pas de prosélytisme mais j’appelle à la vie intérieure… Nous sommes responsables de notre vie.

Nous avons la liberté de donner un sens à notre propre vie et de lui donner un goût d’éternité.

« Tu nous as fait pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi » dit saint Augustin.

Dieu est Amour, Dieu est Trinité, Dieu est relation

Saint Augustin voyait un enfant remplir un trou dans le sable d’une plage, avec l’eau de la mer.

Il comprit qu’il ne faut pas mettre l’Amour de Dieu en nous, mais qu’il faut « plonger » dans cet Amour et s’y laisser engloutir et « mourir » à cet Amour.

« Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu.

Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru.

Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. » 1 Jean, 4. 15-16

L’Amour est relationnel pour recevoir, donner, construire, unir.

C’est cela exister. La vie, même limitée, nous propose d’exister à notre mesure. Exister s’appuie sur notre capacité à exercer notre liberté de cette façon : Accueillir le Ressuscité.

Le Psaume 138 nous engage à l’émerveillement en toute humilité !

 » Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis  »   Ps, 138. 14.

Lors des visites avec des étudiants, je parlais de la restauration de la façade de l’an 2000.

L’extérieur de la cathédrale : le parvis

5 – La Parabole des dix Vierges.

Au Porche du Jugement, il y a la Parabole du Royaume et des dix Vierges (Matthieu, 25. 1-13) qui est présentée de chaque côté des portes. Nous avions invité à CASA Sœur Cécile Turiot et elle nous avait parlé de cette Parabole. Je m’inspire de son commentaire.

Voici ce que je dis quand j’ai à en parler.

Quelle est cette huile qu’il n’est pas possible de partager ?

Une interprétation possible est que cette huile symbolise le désir de Dieu, désir de la Rencontre que nous avons en nous. Il n’y a rien de plus personnel et de plus secret !

Si nous avons le désir de la Rencontre, nous pouvons entrer dans la cathédrale pour cela. C’est pour cette raison que cette Parabole est souvent présente à l’entrée des cathédrales du Moyen-âge.

6 – L’Incarnation.

C’est l’Incarnation annoncée sur la façade de la Cathédrale !

La façade est carrée. Ce sont les quatre éléments matériels de la Création (l’eau, le feu, l’air et la terre) qui vont accueillir la perfection de la divinité sous la forme du cercle, la figure parfaite qui n’a ni commencement ni fin !  La rose est « au milieu » du carré. C’est l’Incarnation qui est annoncée dans le langage de l’Art, très simplement. Pour un théologien, l’Incarnation est plus complexe à exprimer que la « quadrature du cercle » l’est pour un mathématicien. C’est tout autant irrationnel. L’Art trouve ici une expression très simple pour annoncer l’Incarnation et c’est ce qui en fait la beauté…Dans la société du Moyen-âge, c’est le meilleur de l’optimisme du monde qui est exprimé ainsi au travers du Dieu venu dans une enveloppe humaine.

L’Art nous propose de multiples chemins pour chercher cette beauté mystérieuse.

« L’art est le passage de notre histoire vers notre mystère.

Il est le contact de l’homme avec son Inconnu. »    (D’après André Malraux)

Cette formule est très pertinente, car elle n’enferme pas le mot « art » dans une définition académique. Et elle fait penser à une clé de voûte qui est le soutien d’arc d’ogives d’une voute… L’art comme clé de voûte…

7 – La Croix.

Voilà l’accomplissement de l’histoire du Salut que Jésus-Christ est venu réaliser dans notre humanité. Il faut associer à la Croix, la Résurrection et la Pentecôte.

La Croix est le lieu où Jésus-Christ nous dit :  » Ne faites pas aux autres ce que vous m’avez fait  » (D’après le Père Gustave Martelet).

Et le Christ qui fut cloué au bois nous suggère : « N’aie pas peur de ta nudité, moi aussi je suis dépouillé. Je ne suis plus rien mais je me donne encore.  » (D’après le Père Potez).

Et Dieu ne nous dit pas : « écoutez-moi, mais Entendez-vous » (D’après Eric-Emmanuel Schmidt)

« Christ est venu non pour donner du sens à la souffrance, mais pour l’habiter de son Amour »

(D’après Paul Claudel).

Jésus-Christ nous pose aujourd’hui encore la question :

« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Matthieu, 16. 15.

Pour moi, Jésus-Christ est « Dieu qui a les pieds sur terre » et dans sa kénose, Jésus-Christ est allé jusqu’à la mort pour que nous puissions vivre la Résurrection avec Lui. C’est dans le REEL de notre condition humaine que nous suivons Jésus Christ.

Blaise Pascal nous a dit : « Le cœur a ses raisons que la raison ignore ». Le cœur est l’intimité de notre être, le siège de notre liberté et de notre sensibilisé, c’est-à-dire de l’intelligence et de notre volonté.

C’est là que nous allons chercher une réponse, peut-être aussi une Rencontre dans l’intimité de ce qui nous dépasse…L’intériorité est un espace de rencontre (Sœur Régine de Charlat).

La Beauté de la Croix : Jésus-Christ transforme le Mal en un don d’Amour qui ressuscite en nous…

« Si tu n’as jamais vu la beauté dans la souffrance, jamais tu n’as vu la beauté. » Schiller

La beauté d’une rose ne se voit qu’à l’intérieur de la Cathédrale. La beauté de la Croix ne se voit que dans l’Eglise avec le regard de la Foi. La beauté de l’Amour de Dieu ne se voit que dans l’intimité d’un cœur disposé à l’accueillir…

Exister, c’est creuser notre intériorité. La beauté de notre intériorité est qu’il s’y cache un puits

L’intimité de Dieu est vécue comme une Rencontre avec une Personne, comme il est dit dans l’Apocalypse :

 » Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » Ap, 3.20.

Plus on parle le langage spirituel, plus on emploie le langage du corps. Il faut accepter le mystère et consentir aux signes. II faut rendre compte des rencontres pour rendre possibles d’autres rencontres. (D’après Eric-Emmanuel Schmidt).

L’émerveillement engendre un questionnement. La beauté est comme des petits cailloux sur un chemin de lumière. Cela guidera les suivants si on les prévient ! Le christianisme vit à ce moment-là.

Dans ces visites, on ne peut que suggérer le désir de Dieu.

Puis nous pouvons partager ce que l’on a déjà reçu des rencontres précédentes.

La plus belle des sculptures de la Cathédrale.

En 1988, j’ai pu suivre une visite de Notre-Dame de Paris avec le Père Jacques Leclercq qui était chapelain à la Cathédrale. Au cours de cette visite, il a dit :  » Quand on entre dans une cathédrale gothique, on lève les yeux vers les voûtes. Ce mouvement est voulu car en élevant les yeux vers le ciel, on lève aussi le cœur vers le ciel ». Puis grâce à François, Jacques, Janine, Sœur Bernadette Tranchant, Xavier, Jean, tous témoins de CASA, j’ai découvert la cathédrale Notre-Dame de Paris et les souvenirs de leurs témoignages m’accompagnaient dans mes propres visites.

En arrivant à CASA, j’avais peu de connaissances d’architecture. J’aimais le style roman, rustique et puisant. Mais le style roman parle de lui-même…

Puis j’ai découvert le style gothique. Ce style nous parle de l’homme et c’est au travers des hommes qu’on découvre Dieu…

La recherche de la beauté guidait mon cheminement et je l’évoquais avec les visiteurs et parfois jusqu’à la gratuité des bâtisseurs de cathédrale…

Je cherchais à mettre des mots sur ce sentiment de beauté qui ouvre et épanouit l’intériorité…

J’ai découvert cette quête de la beauté, grâce aux rencontres dans le groupe et dans les visites…

Sur un des contreforts du porche du Jugement dernier, il y a une petite sculpture de Job.

En 1994, j’ai suivi une visite avec François Benoist d’Etiveaud. Il m’a dit devant cette sculpture :  » Voici la plus belle sculpture de la Cathédrale ». J’ai pris son témoignage et l’ai médité…Il a fallu du temps pour apprêter mon intériorité.

La beauté est nourriture sur le chemin de notre existence.

Et aujourd’hui j’ose dire quelques mots pour expliquer ce jugement de François, qui est le mien aussi.

Dans cette sculpture, Job est entouré de ses amis et de sa femme.

La beauté de cette scène apparaît en même temps que sa signification en suivant le regard de Job.

Avec le regard de la Foi, je dis que Job lève les yeux vers le ciel. Il croise le regard du Christ-Ressuscité dans l’attitude du Jugement. Le Christ montre ses stigmates, influence franciscaine dans la sculpture. Job semble nous dire :

 » De ma chair je verrai Dieu. Je le verrai, moi en personne … » Job, 19. 27.

Job était un veilleur :

Veiller, c’est entrer joyeusement dans le projet du Dieu de l’Alliance et chercher partout son regard ; et seuls peuvent se reconnaitre les regards qui se sont longtemps cherchés.

Et dans cette sculpture, Job est l’image de la tragédie de la condition humaine, finitude qui lève les yeux vers le ciel. Job fait confiance à l’aurore au nom de tous. Job est la persévérance dans la souffrance du quotidien. L’Espérance épanouit la beauté en nous dans cette finitude surpassée. Jésus Christ nous a révélé le dessein d’Amour de Dieu sur l’humanité (Ephésiens, 1. 9). Le fatalisme antique est écarté et l’homme est responsable de son propre péché mais aimé et pardonné :

« Ma dignité n’est pas mon courage, ni ma force.

Ma dignité, c’est de ne pas me résigner » Maurice Bellet

La miséricorde témoignée au Bon Larron nous est signifiée aussi. Jésus-Christ nous accueillera avec le sourire. L’humilité de Jésus-Christ, c’est son mode d’être. Or Dieu est sur le mode d’être avec. Il ne se penche pas sur nous, il est avec nous. L’humilité respecte l’homme (d’après le Père François Varillon).

Cette Rencontre est l’aboutissement de notre pèlerinage sur terre. C’est cette Rencontre corps et âme que nous vivrons en plénitude. Job l’espère déjà.

Cette sculpture de Job est bien la plus belle de la cathédrale Notre-Dame de Paris, car tout le message du Ressuscité est révélé ici … Le Prophète le disait :

 » Je leur donnerai un cœur loyal, je mettrai en eux un esprit nouveau : J’enlèverai de leur chair le cœur de pierre, et je leur donnerai un cœur de chair, Afin qu’ils suivent mes décrets, qu’ils gardent mes coutumes et qu’ils les observent. (Ezéchiel, 11.19-20)

Résurrection est son nom…

Détail de la cathédrale de Paris

Tags:

Pas encore de commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Translate »