Texte d’Antoine Versluys, photos d’Antoine Versluys et Thibault Lion.

Le 4 octobre dernier, nous étions quelques valeureux à braver les premiers vents de l’automne 2020. Le rendez-vous était donné à Longpont-sur-Orge, une petite ville de l’Essonne, pour la journée de retrouvaille des communautés d’été.

La basilique Notre-Dame-de-Bonne-Garde nous a accueillis à 11 heures pour sa messe paroissiale, une messe qui marquait également le lancement d’un synode dans le diocèse [1] avec le thème « Église de Dieu en Essonne, évangélise en prenant soin ! ».

La basilique Notre-Dame-de-Bonne Garde, à quelques pas des berges de l’Orge.

L’idée d’un pique-nique dans le parc de Longpont a été rapidement remise en cause par la pluie. Par la grâce des paroissiens, nous avons pu nous mettre au chaud à la Maison Notre-Dame [2] pour le déjeuner. Un pique-nique qui a été autant convivial que gourmand ! Antoine Toursel nous a présenté également à la fin du repas le nouvel outil élaboré qu’est le « portefeuille de compétences », destiné à valoriser l’expérience CASA dans un cadre professionnel ou scolaire. Les impressions des membres ont été les bienvenues et ont permis l’amélioration du dispositif. Après quelques salades, autres sandwichs, chocolats et boissons chaudes, il a été enfin l’heure de visiter la basilique.

Nous avons alors rencontré Sylvie, une des guides bénévoles. Avis aux amateurs, une visite guidée a d’ailleurs lieu chaque deuxième dimanche du mois. Pleine d’entrain et souriante, Sylvie nous a dévoilé ainsi les mystères de l’édifice, un édifice placé à un endroit témoin de la christianisation grandissante de la région. Un culte marial se serait implanté dès la fin du IIIe siècle, lorsque, selon la légende, des bûcherons auraient découvert une statue de bois dans un chêne creux, représentant une femme tenant dans ses bras un enfant.

La Vierge à l’enfant polychrome de la chapelle axiale, entourée de fresques représentant les principaux personnages ayant participé à la renommée de Longpont.

Une chapelle précède ainsi la construction de l’église qui débute en l’an 1031, sous les ordres du seigneur de Montlhéry, Gui Ier. Sa femme Hodierne de Gometz aurait elle-même pris part aux travaux. Pour porter de l’eau au chantier, elle demanda au forgeron une barre de fer pour soutenir les seaux. Le forgeron décida de lui donner une barre rougie au feu. Hodierne n’eut aucune trace de brûlure. En revanche, le forgeron et se femme moururent dans l’année. La « Croix Rouge fer » est encore visible aujourd’hui au fond de la basilique.

La fameuse « Croix Rouge Fer » au centre de la légende de Dame Hodierne trône à l’entrée de la basilique.

Au-delà de ces histoires contées et remontées jusqu’à nous, la basilique [3] est également exceptionnelle pour sa collection impressionnante de reliques : plus de 1 900 ont été inventoriées [4]. On retrouve notamment des reliques de saint Eustache, saint Denis, sainte Geneviève et, encore plus étonnant, des fragments du voile de la Vierge Marie, qui auraient été déposés lors du passage de saint Denis à Longpont.

Une partie de l’impressionnante collection de reliques de Longpont, transept Nord.

Durant la visite, quelques éclaircies ont même permis à la basilique de s’illuminer divinement de quelques rayons de soleil. Nous avons alors admiré son architecture harmonieuse malgré de nombreux bouleversements. Une architecture romane entremêlée de nombreux éléments gothiques tant primitifs que flamboyants.

La nef et l’élévation de la basilique dans la lumière d’un après-midi pluvieux.

Après la découverte de ce joyau essonnien, il a été temps pour nous de nous rassembler afin de revenir sur les différentes communautés d’été. Il avait été demandé à tous les participants d’amener un objet en lien avec l’expérience vécue. Des groupes ont été ainsi formés par Clémence pour la discussion. Certains avaient apporté une photo, un aliment, etc. Les conversations sont allées bon train et les impressions différentes des participants ont permis de souligner la richesse apportée par l’expérience CASA.

Saint Anne et la jeune Marie dans un groupe sculpté représentant l’Éducation de la Vierge, XIXe siècle, transept sud.

Le soleil ayant fait son grand retour, la journée s’est terminée ensuite par un goûter dans le parc de Lormoy, en bordure de la basilique. Des échanges et des moments de partage, assortis de délices apportés par les soins de chacun. Mais finalement, le soleil n’est guère resté longtemps avec nous et les gouttes sont venues conclure la journée.

Le soleil est resté juste assez longtemps pour une petite photo de groupe au chevet.

Une rencontre venant clôturer la saison estivale et lançant avec joie la nouvelle année ! Avec des souvenirs bien ancrés, les participants peuvent rentrer chez eux et dévoiler au plus grand nombre les secrets de la belle méconnue de Longpont-sur-Orge.


[1] Notre-Dame-de-Bonne-Garde est la patronne du diocèse d’Evry-Corbeil-Essonnes.

[2] Gîte des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur la via Turonensis au départ de Paris.

[3] L’église est élevée au rang de basilique mineure en 1913 par le pape saint Pie X.

[4] La basilique Saint-Sernin de Toulouse, que l’on présente souvent comme le « premier reliquaire de France » est, en fait, bien loin derrière quant au nombre de reliques.

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